En quête de la source
Reflets poétiques du Maine
Ken Nye
Avant-propos
Mon coeur est celui d’un « Mainer » depuis mes cinq ans quand mes parents ont acheté un terrain au bord du lac Androscoggin à Wayne où ils ont construit une résidence secondaire. Mon père était pasteur, et par conséquent, nous avons toujours vécu, à mon avis, dans les maisons que l’on nous avions prêtées. Mais la maison à Wayne, c’était la nôtre. Elle l'a toujours été, et reste encore au coeur de notre vie de famille. C’est un lieu de rassemblement pour les membres de notre famille dispersés partout sur la côte Est.
Ma femme Ann et moi avons reçu nos diplômes de Colby College à Waterville dans le Maine, et après sept ans dans le Midwest, nous sommes revenus dans le Maine pour élever nos enfants et pour devenir habitants du Maine. C’était il y a trente-trois ans. Nous avons acheté une vieille ferme à Rumford Center vers Andover inoccupée pendant cinq ans. Le foin poussait jusqu’à la porte d’entrée, il y avait un trou dans le toit à l’arrière, une extension en forme d’une « L » et un abri de jardin et une grange mitoyenne qui continuaient indéfiniment et cinq dépendances à divers stades de décomposition. Nous y sommes restés pendant treize années extraordinaires, y avons élévé deux enfants, un petit troupeau de boeufs Angus, des poules (et des oeufs), des abeilles (et du miel). Nous avons fait des randonnées dans le bois, escaladé les falaises, skié les pistes de moto-neiges qui pouvaient nous amener au Canada à travers une étendue sauvage. L’hiver nous avons brûlé huit ou dix cordes de bois (bois que nous avons coupé, fendu, transporté et rangé nous-mêmes. Nous avons nagé dans la rivière Ellis tout l’été, livré bataille aux congères chaque journée hivernale afin de sortir de la maison et d’y rentrer plus tard. Nous nous sommes réveillés chaque matin à l'aube pour voir le soleil se lever au-dessus des falaises derrière notre grange ; le soir nous nous sommes couchés à la lumière des couchers de soleil derrière les montagnes et les falaises de l’autre côté de la vallée.
Quand nos ouvriers serviles ont fini leur lycée et sont partis vivre dans d’autres parties de l’état, nous avons prononcé nos adieux avec réticence à notre ferme. Depuis lors nous profitons d’une vie banlieusarde sur la côte à Freeport. Nous habitons toujours à la campagne -- le Maine n’a pas vraiment de banlieues -- dans une maison Cape Cod de 1830 à trois cheminées et un jardin bordé de bois. Nous avons dépassé la soixantaine. Ann est professeur dans une école élémentaire et moi, à l’Université de Southern Maine. Nous avons tous les deux des problèmes de santé -- Ann a un défibrillateur, moi le Parkinson -- ce qui nous ont fait apprécier la bonne santé. Mais, nous sommes reconnaissants de pouvoir vivre dans un endroit tellement beau, entourés des membres de notre famille et la beauté du Maine.
Un dernier fait qui pourrait vous intéresser : j’ai commencé à écrire de la poésie il y a deux ans, quand j’ai voulu exprimer à Ann combien je tenais à elle. Nous nous connaissons depuis nos douze ans et nous sommes amoureux l’un de l’autre depuis nos dix-sept ans. Le premier poème que j'ai écrit était « Un Instant, une vie ». Comme cela m'a amusé de l'écrire et que j’ai trouvé que la poésie me permettait d'explorer et d'exprimer mes sentiments, je continue à en écrire. Je n’essaie pas de cacher le fait que mes poèmes sont personnels, parce que c'est la nature même de la poésie. Et, puisqu'elle est personnel, le début de ce recueil vous donne quelques renseignements sur la personne qui l’a rédigé.
J’espère que la lecture de ces poèmes pourrait vous initier un peu à la culture omniprésente du Maine où on trouve un certain rajeunissement, de l'inspiration, une connexion et une force des montagnes et des forêts et des eaux de ce beau coin de notre pays.
Ken Nye
Le Monde Naturel du Maine
En quête de la source
On m’a dit que notre eau de source descend la colline
par un tuyau souterrain,
d’ « une source près du mur, à 500 mètres derrière la grange. »
Je m’attendais à trouver la source facilement,
je monte la colline près du mur en pierre.
Ce n’est pas facile. A mi-chemin,
la forêt impénétrable de pins nains et de sapins
commence à m’éloigner du mur.
Finalement c’est le mur, pas la source
qui est le but de ma quête.
Je continue à monter, vers la gauche, puis vers la droite,
la longueur de mes lacets plus grande à chaque mouvement.
Finalement, je me rends compte :
Je n’ai aucune idée où je me trouve.
Je suis bien plus de 500 mètres de la grange :
sans aucun signe du mur, encore moins de la source.
Il me reste plus de forêt à grimper.
Mais en bas, juste à ma gauche,
j'aperçois un peu de ciel entre les branches épaisses de la broussaille.
Incertain de la raison de cette ouverture dans la forêt,
je fraie un chemin à travers la broussaille et
soudain
l’obscurité de la forêt a disparu
au moment où je pose le pied sur un rocher au sommet d’une falaise.
Comme si je suis debout sur un nuage,
je peux voir la rivière, la pièce maîtresse de la vallée,
serpenter depuis Andover,
les champs après la rivière,
la ferme au-delà des champs,
et les falaises de l’autre côté de la vallée.
En dessous les arbres font
une piste de danse verte.
Je suis tenté de déployer mes ailes
et de planer au-dessus de la forêt.
Je peux voir de peu le toit de notre grange.
Le reste de notre ferme est caché par la colline,
où j’ai commencé la quête de la source.
Je m’assieds et je bois cette vue des yeux.
Puis, mon regard est attiré par le granite sur lequel je suis assis.
Des cristaux de mica éparpillés d'un bout à l'autre.
Du quartz blanc, crème, jaune en abondance.
Ce rocher est un chef-d’oeuvre.
Commela vue.
Mais c'est quelque chose à partager.
Demain je vais y amener ma famille.
Et peut-être trouverai-je la source plus tard.
Et peut-être pas.
Rentrer au crépuscule
Descendant le sentier en skis au crépuscule,
je suis dangereusement près à être
bloqué dans l’obscurité.
Plus tòt j’avais supposé que
je pouvais faire une boucle complète
avant la tombée du jour.
J’ai eu tort.
Mais je sais où je suis,
et dans la lumière en baisse
je vois le sentier, et le sentier
m'amènera à la maison.
Il neige dru.
Quand je m'arrête, le seul bruit dans la forêt
est la neige qui tombe sur la neige.
Sur le point de
me lancer afin de commencer ma longue descente
jusqu'au chemin forestier,
j’entends juste au-dessus de la tête
un bruit comme celui de la couverture
quand ma femme se retourne au lit.
Je lève le regard et j'aperçois un énorme harfang des neiges,
les ailes grandes ouvertes,
qui plane au dessus du même sentier,
en dessous des branches,
parfois en battant ses ailes immenses
pour contourner un arbre.
Mon regard suit l'harfang qui suit le sentier
jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le crépuscule et dans la neige.
Je suis seul dans une obscurite grandissante,
à entendre de nouveau seulement le bruit de la neige,
à me demander si l'harfang rentre chez lui aussi.
Dédié à la mémoire de mon chère amie et voisine,
Jane Holt deFrees
le 2 octobre 2004
Le Faon
Sortir de l’étang aucun besoin de se sécher avec une serviette
sous le soleil chaud de l’après-midi.
Je vais traverser la pommeraie à pied
sur le sentier préféré de mon grand-père.
(Il aimait bien frayer des sentiers avec son tracteur :
sa façon d’amender la forêt.)
J’enfile mes baskets
et me mets à monter le sentier,
seul avec mes pensées.
L’herbe tondue récemment amortit mes pas
quand je monte silencieusement la pente.
J’entends des abeilles dans les fleurs de myrtilliers,
un corbeau au vallon qui crie aux hiboux.
Sinon presque aucun bruit.
Au sommet, je descends le sentier
derrière la colline
où il fait une boucle pour arriver à la grange.
Ici, les pommiers font concurrence aux pins.
Plus confiné que la pommeraie au sommet.
Je suis le sentier, contourne un pin
au moment où un faon contourne la pomme la plus proche.
Nous nous retrouvons face-à-face et nous figeons de suite.
Le seul mouvement perceptible--
son nez, qui se tord et qui s’évase sans cesse,
cherche une indice de mon identité.
Je l’étudie.
Âge d'un ou deux jours,
des taches blanches et douces,
il est, comme tous les bébés,
une belle miniature.
Les sabots, tous petits et parfaits.
Les pattes minces et bien tendues.
La queue blanche de la taille d’un mouchoir
prête à faire signe de s’enfuir
si je bougeais.
Les oreilles en cornet pour capter mes bruits.
Les yeux, comme des marbres, me regardent.
Lui, parfait.
Je suis frappé de la magnificence
du soleil de l’après-midi
qui s’inclinent à travers des branches.
pour bénir cet enfant,
qui se sert de tous ses sens pour comprendre mon identité.
Proche de lui, j’aimerais bien que nous puissions nous toucher
mais je sais qu'il nous est impossible.
Nous sommes restés là très longtemps,
et puis, vers la droite, derrière un pin épais,
vient un ébrouement nettement audible.
Le faon se retourne, s'en va entre les branches des pins,
retrouver sa mère jusqu'à la ravine.
Je suis émerveillé par ce qui vient de se passer--
il plane des nuages de gloire,
ce petit être complètement innocent,
m'a regardé dans les yeux
et a considéré ma bienveillance.
Searching For The Spring :
Traduction des paroles de l'album « Le dôme » de Jean Leloup
1. FAIRE DES ENFANTS
J'faisais du pouce depuis une heure dans un trou perdu le malheur
S'acharnait sur moi ce jour-là , il me tenait, il m' lâchait pas
Quand à minuit oui j'aperçois une limousine nec plus ultra
C'est le diable je le connais il me connaît il m' lâchera pas
Nous arrêtons le plan suivant faire s'entre-tuer des tas de gens
Non sans avoir fait tout d'abord brûler quelques énormes bâtiments
Non sans avoir fait tout d'abord brûler quelques énormes bâtiments
Je me mets à l'ouvrage oui j'avoue d'abord un peu mollement
Puis enfin le coeur vient et
Allons-y gaiement
Il suffit d'exciter la connerie de tous ces braves gens
Pour qu'en deux temps et trois mouvements y s'mettent à se rentrer dedans
En moins de temps qu'il ne me faut pour te faire un enfant
Attends un peu avant d'me dire que tu voudrais des p'tits bébés
Les gens aiment bien quand ça fait mal
et y a pas de mal à s'faire du bien, à s'faire du bien
Je suis couché dans l'herbe tendre et je rêvasse reconnaissant
devant moi la ville s'écroule
Devant moi à feu et à sang
Les gens sont frustrés à un point ma foi je crois extrêmement
IIs ont besoin de s'égorger au moins une p'tite fois d' temps en temps
Attends un peu avant d' me dire que tu voudrais des p'tits bébés
Les gens aiment bien quand ça fait mal
et y a pas de mal à s'faire du bien, à s'faire du bien
Je suis couché dans l'herbe tendre et je rêvasse reconnaissant
devant moi la ville s'écroule
Devant moi à feu et à sang
Les gens sont frustrés à un point ma foi je crois extrêmement
Ils ont besoin de s'égorger au moins une p'tite fois d' temps en temps
Attends un peu avant d' me dire que tu voudrais des p'tits bébés
Les gens aiment bien quand ça fait mal et y a pas de mal à s'faire du bien
J'faisais du pouce depuis une heure dans un trou perdu le malheur
S'acharnait sur moi ce jour-là , il me tenait, il m' lâchait pas
Quand à minuit oui j'aperçois une limousine nec plus ultra
C'est le diable je le connais il me connaît il m' lâchera pas
Attends un peu avant d' me dire que tu voudrais des p'tits bébés
Les gens aiment bien quand ça fait mal et y a pas de mal à s'faire du bien
To Have Kids
I had been hitchhiking for an hour in the middle of nowhere, misfortune
Was pursuing me that day, it restrained me, it wouldn’t let me go
When all of a sudden, yes, I catch sight of a fancy limousine
It’s the devil I know him he knows me and he doesn't let me go
We don’t go through with the following plan to have a bunch of people kill each other
Without having first burned down several tall buildings
Without having first burned down several tall buildings
I begin to work, yes, I admit a bit halfheartedly at first
Finally my strength comes back
Lets go happily
It’s enough to arouse the stupidity in all these decent people
For them to start beating each other up in no time at all
In less time than it takes me to have a kid with you
Wait a bit before telling me that you would like a few babies
People like when things hurt
and there’s no harm in doing yourself some good, doing yourself some good
I am laying in tender grass and daydreaming, feeling grateful
In front of me the city is falling down
In front of me in fire and blood
People are frustrated to an extreme point I think
They need to cut each others’ throats, at least from time to time
Wait a bit before telling me that you would like a few babies
People like when things hurt
and there’s no harm in doing yourself some good, doing yourself some good
I am laying tender grass and daydreaming, feeling grateful
In front of me the city is falling down
In front of me in fire and blood
People are frustrated to an extreme point I think
They need to cut each others’ throats, at least from time to time
Wait a bit before telling me that you would like a few babies
People like when things hurt
and there’s no harm in doing yourself some good, doing yourself some good
I had been hitchhiking for an hour in the middle of nowhere, misfortune
Was pursuing me that day, it restrained me, it wouldn’t let me go
When all of a sudden, yes, I catch sight of a fancy limousine
It’s the devil I know him he knows me and he doesn't let me go
Wait a bit before telling me that you would like a few babies
People like when things hurt
and there’s no harm in doing yourself some good, doing yourself some good
2. EDGAR
Edgar était un vrai saoulon
Il écrivait toute la journée
Il n'écrivait pas de chansons
Mais des contes où l'assassin
L'emportait toujours haut la main
La victime était homme de bien
Le soir Edgar de la folie
La plus atroce se sentait pris
Malgré les honneurs et les prix
De l'alcool était avili
Courant d'une ruelle à l'autre
Son paletot se déchirait
Dans la boue il se rassasiait
Dans la vermine il se vautrait
À boire à boire pour maître Edgar
À boire à boire pour le génie
Prenez garde au fou qui sommeille
Au fond d'un manoir décrépit
Jouant de ses mains anguleuses
Une valse de Chopin affreuse
D'une femme il était amoureux
Comment la convaincre que le bleu
N'est pas la couleur de ses yeux
Mais bien celle des démons hideux
Visqueux
À boire à boire pour maître Edgar
À boire à boire pour le génie...
Voilà longtemps que je n'ai bu
Jusqu'à la lie mon dernier verre
On l'a retrouvé un jour
Qu'il venait d'obtenir la palme
D'espoir des auteurs du pays
Dans le canal il était gris
En proie au délirium tremens
On emmena le vagabond
Délirer son génie immense
À l'hôpital puis il mourut
Puis il mourut
À boire à boire pour maître Edgar
À boire à boire pour le génie
Edgar
Edgar was a real drunkard
He wrote all day
He didn’t write songs
But tales where the killer
Was always victorious
The victim was always a good man
Every night Edgar would feel possessed
By the most atrocious of madnesses
Despite his reputation and the costs
He degraded himself with alcohol
Running from one small street to another
His coat got torn up
He had his fill of mud
He wallowed in vermin
A drink, a drink for master Edgar
A drink, a drink for the genius
Beware of the madman who dozes
In the back of a decrepit manor-house
Playing a ghastly Chopin waltz
With his boney hands
He was in love with a woman
How to convince her that blue
Wasn’t the color of his eyes
But instead the color of hideous, unctuous
Demons
A drink, a drink for master Edgar
A drink, a drink for the genius...
It’s been a while since I drank
My last glass down to the dregs
We found him one day
After he had just received the price of hope
For the writers of the country
At this ceremony he was tipsy
Suffering from delirium tremens
We took the vagrant
The immense genius hallucinating
To the hospital then he died
Then he died
A drink, a drink for master Edgar
A drink, a drink for the genius
3. SARA
Dans le silence un jour vivait un grand champ de blé
Quand tout à coup arrivent deux mille lapins énervés
Surgissent deux chasseurs qui se font illico dévorer
Sautillent les lapins de joie et leur fourrure ensanglantée
Quand arrive l'ovni...
Le vent sa jupe Alice au pays des merveilles
Alice sent que ça glisse, ça glisse au pays des petites abeilles
Et le lapin qui l'attire
Dans un fossé le satyre
Sara dis-moi pourquoi est-ce que tu te piques
Est-ce que ce s'rait à cause de moi
Sida dis-moi pourquoi est-ce que tu compliques
Sida ne me concerne pas...
La publicité nous a transformés
La duplicité nous a bien baisés
Tu t'autocritiques sans cesse et c'est pourquoi tu m'autocritiques...
Sara dis-moi pourquoi est-ce que tu te piques
Est-ce que ce s'rait à cause de moi
Sida dis-moi pourquoi est-ce que tu compliques
Sida ne me concerne pas
Tu t'autocritiques sans cesse et c'est pourquoi tu m'autocritiques...
La publicité nous a transformés
Sara
A large field of wheat once lived in silence
When two thousand irritated rabbits suddenly appeared
Two hunters showed up who were immediately devoured alive
The rabbits jumped for joy in their blood-drenched fur
When the UFO arrived...
The wind Alice’s skirt in the land of wonders
Alice feels it slip, it slips in the land of little bees
And the rabbit who draws her
Into a hole the satyr
Sara tell me why you shoot up
Is this because of me
Why does AIDS make things harder
I’m not concerned by AIDS...
Advertising has changed us
Insincerity has really fucked us over
You criticize yourself nonstop and that’s why you criticize me...
Sara tell me why you shoot up
Is this because of me
Why does AIDS make things harder
I’m not concerned by AIDS...
You criticize yourself nonstop and that’s why you criticize me...
Advertising has changed us
4. LA CHAMBRE
Dans ma chambre où il fait froid
Un mètre 50 par trois
5$ la nuit je crois...
Je possède un lit étroit
Et une fenêtre en bois
Dans ma chambre où il fait froid
La fenêtre donne sur un mur
En haut ce n'est pas le ciel
En bas ce n'est pas la cour
Au loin ce n'est pas la mer...
Devrais-je partir ou bien rester
Devrais-je enfin tout laisser tomber...
Je regarde les coins de murs
Et j'écoute les murmures
C'est le pays des losers
Le sale pays des sans-coeur
Les bruits commencent la nuit
Les bruits des désirs enfouis
Les pas lourds des alcoolos
Et ceux discrets des junkies
Les bizarres toxicos
Les ratés et les zéros
Devrais-je partir ou bien rester
Devrais-je enfin tout laisser tomber
Sur ma porte un crucifix
Où se meurt un Jésus-Christ
Dans ma chambre moi je prie
Emmène-moi loin d'ici
Et je rêve parfois la nuit
Que je me réveille ailleurs
J'ouvre la porte un matin
C'est un immense jardin
Une femme vient en rêve
Me visiter chaque soir
Ne me laisse pas tomber
Me dit-elle sans pitié
Qui est elle je ne sais
Celle qui calmera mes cris
Celle qui bercera mes nuits
Chaque fois que je tomberai...
Devrais-je partir ou bien rester
Devrais-je enfin tout laisser tomber
Should I go on should I stay
The Bedroom
In my bedroom where it’s always cold
One meter 50 by three
5$ a night I think...
I have a narrow bed
And a wooden window
In my bedroom where it’s cold
The window looks out on a wall
Up high there isn’t the sky
Down low there isn’t the courtyard
Far away there isn’t the sea...
Should I go on or stay
Or should leave everything alone...
I look at the corners of walls
And I listen to the whispers of losers
It’s the country of losers
The filthy country of the heartless
The sounds start up every night
The sounds of buried desires
The heavy footsteps of alcoholics
And the discrete steps of junkies
The strange druggies
The failures and the losers
Should I go on or stay
Or should I leave everything alone...
On my door a crucifix
Where a Jesus-Christ is dead
In my bedroom I pray
Take me far away from here
And sometimes I dream at night
That I wake up somewhere else
I open the door one morning
There is an immense garden
A woman comes in my dream
To visit me each night
Don’t abandon me
She says without pity
I don’t know who she is
Someone who will quiet my cries
Someone who will soothe my nights
Each time I falter
Should I go on or stay
Or should I leave everything alone
Should I go on should I stay
5. JOHNNY GO
Et les pièces sont vides à présent et je suis libre de mon temps
Faire un café fumer un joint me semble intelligent
La chose à faire en ce cas-là n'est pas prescrite par la loi
Ni par les Tables de la Foi
Tu n'es pas ici des murs sont disparus tes nus tes photos et tes meubles rococo
J'arrive d'un endroit où j'ai senti l'absurde d'ici-bas
dans un building où on voulait me trouer le dos
Take the money and go Johnny go... (x4)
Je mets la clé dans la serrure le bruit me semble un bruit de mort
Je sens une oppression qui vient du vide autour de moi
La nuit est noire et les immeubles me font penser à un immense
fantôme une menace qui me guette un froid dans l'enclos
Je me sens prisonnier d'un immense jeu de drapeaux
je suis dans l'embarras aidez-moi
Take the money and go Johnny go... (x4)
Et j'ai vu le grand monde le petit et le gros
Survivre est une loi pour les rois de la riff
Attaque organisée des fuckés sur les ondes
Attaque organisée, 3 minutes 20 secondes
Je connais les pushers les plus drôles en ville
Et je connais aussi monsieur cigares Davidoff
Qui fume des barreaux de chaise à 60$ la pof (x2)
[James Di Salvio]
Mes amis, ameches, amigos and friends,
I'm pressing pause with the thought to send.
You see, I'm shaking up, breaking up a bet,
I'm the Bran Man cracking the dope of intellect,
Against the fibre, to take you higher,
I'm swimming upstream from the downward spiral.
[More rap]
It's so weird...
You're sexist
My name: bitches Mother Nature.
So if you're acting like life is a big commercial,
Stuffing your face until your tummy is full, full,
Wake up now, don't starve,
'Cause if you're sleeping I'm the wakeup call.
But who am I to holler?
I'm just rapping for the dollar,
Staying retina on your wallet,
And your ring around the collar.
Generation X marks the spot,
I cut my loses and I target your market.
Sorry White Boys who wanna stay alive
Stay alive for this glorious life
[More rap]
Johnny go
Take the money and go Johnny go... (Je take the money et je go) (x4)
Et les murs sont vides de ta douleur de tes couleurs et de ta parano
Tu me manqueras mais moi je repars survivre ailleurs
Adieu je t'oublierai au détour de la vie car il faut tout d'abord survivre au ghetto
Je repars ma douleur pour moi seul je sais que tu ne seras plus là
Pour me soutenir au combat alors il fera trop froid, alors il fera trop froid
C'est pourquoi
Je take the money et je go (Johnny go)
(And I like it)
Je take the money et je go
Johnny Go
And the rooms are now empty and my time is free
Making a coffee smoking a joint seems like a good idea to me
In this case the thing to do is not prescribed by law
You are not here the walls have disappeared your nudes your photos and your rococo furniture
I come from a place where I experienced the absurd from down here
in the building where someone wanted to pierce my back
Take the money and go Johnny go... (x4)
I put the key in the lock the sound seems to me like the sound of death
I feel something oppressive that invades the emptiness surrounding me
The night is dark and apartment blocks make me think of a gigantic
ghost a menace a coldness that is watching me in an enclosure
I feel like a prisoner in an immense game of flags
I’m in trouble help me
Take the money and go Johnny go... (x4)
And I saw important people the little the fat
Surviving is a rule for Kings and the riff
Organized attack of crazies on the senses
Organized attack, 3 minutes 20 seconds
I know the strangest pushers in town
And I also know Mister Davidoff cigares
Who smokes big cigars at 60$ a puff
[James Di Salvio]
Mes amis, ameches, amigos and friends,
I'm pressing pause with the thought to send.
You see, I'm shaking up, breaking up a bet,
I'm the Bran Man cracking the dope of intellect,
Against the fibre, to take you higher,
I'm swimming upstream from the downward spiral.
[More rap]
It's so weird...
You're sexist
My name: bitches Mother Nature.
So if you're acting like life is a big commercial,
Stuffing your face until your tummy is full, full,
Wake up now, don't starve,
'Cause if you're sleeping I'm the wakeup call.
But who am I to holler?
I'm just rapping for the dollar,
Staying retina on your wallet,
And your ring around the collar.
Generation X marks the spot,
I cut my loses and I target your market.
Sorry White Boys who wanna stay alive
Stay alive for this glorious life
[More rap]
Johnny go
Take the money and go Johnny go... (Je take the money et je go) (x4)
And the walls are empty of your suffering of your colors and your paranoia
I will miss you but I set out to continue my life elsewhere
Goodbye I will forget you during my life as all that’s important is surviving in the ghetto
I keep my suffering to myself I know you won’t be there any longer
To support me in combat and so it’ll be too cold, so it’ll be too cold
This is why
Je take the money et je go (Johnny go)
(And I like it)
Je take the money et je go
6. I LOST MY BABY
I lost my baby
I lost my darling
I lost my friends
I lost my mind
Pour une fille d'Ottawa
Grandie à Ste-Foy
D'un père militaire
Et d'une belle fille qui fut sa mère
Qui écoutait du country
Entre deux caisses de bière
Et partait le samedi
Pour un lac de Hawkesbury
Rejoindre la grand-mère
And all the family...
Ah je ne peux vivre sans toi
Et je ne peux vivre avec toi
Mais tu peux très bien vivre sans moi
Je suis foutu dans les deux cas
I lost my baby...
Coup de fil de Jami
Qui un jour tomba
Pour une fille d'Ottawa
Grandie je ne sais pas
D'un père pilote de l'air
Et d'une mère je ne sais quoi
Tous deux aimaient le cinéma
Nous sommes habitants de la Terre
Il y a des milliers de frontières
Quelqu'un existe dans l'univers
Pour quelqu'un d'autre et c'est la guerre
I lost my baby...
Pour une fille d'Ottawa
Grandie à Ste-Foy
Et qui un jour tomba
Pour un chanteur populaire
Grandi en Algérie assez fucké merci
Et qui lui dit adieu je repars faire ma vie
À Hawkesbury
I lost my baby...
I Lost My Baby
I lost my baby
I lost my darling
I lost my friends
I lost my mind
For a girl from Ottawa
Who grew up in Saint-Foy
With a military father
And the beautiful girl that was her mother
Who listened to country
Between two cases of beer
And would leave on Saturdays
For Hawkesbury lake
To join her grandmother
And all the family...
Ah I cannot live without you
And I cannot live with you
But you can live well without me
I’m fucked either way
I lost my baby...
Phone call with Jami
Who fell in love one day
With a girl from Ottawa
Who grew up I don’t know where
With a father who was a pilot
And with a mother--I don’t know what she did
Both of whom liked the movies
We are inhabitants of Planet Earth
There are thousands of borders
One person lives in a universe
For someone else everything is war
I lost my baby...
For a girl from Ottawa
Who grew up in Saint-Foy
And who one day fell in love with
A well-known singer
Who had grown up in Algeria and was somewhat crazy (thank you very much)
He told her goodbye, I’m going to go live my life
At Hawkesbury
I lost my baby...
7. SANG D'ENCRE
Je me suis fait un sang d'encre pour toi
Comme une pieuvre dans un gros bac chinois
À voir ta gueule ce matin je te crois
J'ai bien fait de penser très fort à toi
J'ai envoyé des chansons dans les airs
En espérant qu'un pigeon voyageur
Te les chanterait par jour ou noirceur
Jusqu'à ce que tu reviennes par ici
Ne me raconte plus jamais de salades
Dis-moi toujours quand tu te sens malade
J'ai une épaule bourrée de pouvoirs
Il paraît qu'elle aide à pleurer dans le noir
Dans le noir
Je me suis fait un sang d'encre pour toi
Comme une pieuvre dans un gros bac chinois
À voir c'matin les bobos sur tes bras
J'ai bien fait de penser très fort à toi
Que nous soyons amis ou amoureux
Mais maintenant nos coeurs battent à deux
Je te comprends beaucoup plus que tu crois
Alors s'il te plaît la prochaine fois appelle-moi
Enfin aujourd'hui te revoilà
À voir les cicatrices sur tes bras
J'ai bien fait de penser très fort à toi
Je me suis fait un sang d'encre pour toi
Comme une pieuvre dans un gros bac chinois
À voir c'matin les bobos sur tes bras
J'ai bien fait de penser très fort à toi
Je me suis fait un sang d'encre pour toi...
Le collier que tu m'avais fabriqué
Hier à cinq heures moins quart s'est brisé
Que s'est-il passé à cinq heures moins quart
Probablement qu'on te voulait du mal
Je me suis fait un sang d'encre pour toi
Comme une pieuvre dans un gros bac chinois
À voir c'matin les bobos sur tes bras
J'ai bien fait de penser très fort à toi
Worry
I was worried sick about you
Like an octopus in a big Chinese aquarium
Judging by your face this morning I believe you
I have done well to think about you
I sent some songs into the air
Hoping that a voyager pigeon
Would sing them to you during the day or at night
Until you come back here
Don’t tell me any more lies
Let me know whenever you feel sick
I have a shoulder full of power
It seems to help with crying in the dark
In the dark
I was worried sick about you
Like an octopus in a big Chinese aquarium
Judging by your face this morning I believe you
I have done well to think about you
Whether we be friends or lovers
But now our heats beat together
I understand you much more than you think
So please call me the next time
Suddenly you are here
Judging by the scars on your arms
I have done well to think about you
I was worried sick about you
Like an octopus in a big Chinese aquarium
Judging from the scratches on your arms
I have done well to think about you
I was worried sick about you...
The necklace you had made me
Broke yesterday at quarter of five
What went on at quarter of five
Someone must have wanted to do you harm
I was worried sick about you
Like an octopus in a big Chinese aquarium
Judging from the scratches on your arms
I have done well to think about you
8. LE CASTEL IMPOSSIBLE
Je suis né à l'envers
Dans une maison bizarre
Une sorte de vieux manoir
Où rien n'est à l'équerre
Le plafond est par terre
Les escaliers tournants
Ne mènent nulle part
Ce sont des accessoires
Et dans ma chambre il fait noir
Ce sont des accessoires
Et dans ma chambre, il fait noir
Mon lit sur le côté
Le plafond est par terre
Je dors les pieds en l'air
Dans le manoir à l'envers
Nous ne sommes plus que sept
Ma soeur ma mère mon père
Deux cousins et l'ancêtre
Dans le manoir à l'envers
Le manoir à l'envers
Nous ne parlons jamais
À quoi nous sert de parler
Nous nous réunissons
À l'heure du dîner
Et c'est un peu triste à voir
La table de côté
Les sept chaises bancales
Le silence est total
Nous lisons quelques livres
Il y en a des milliers
Mais aucun ne nous livre
Une quelconque pensée
Je ne sais qui construisit
Un jour ou une nuit
Ce manoir maudit
Cette cacophonie
Mais parfois notre ancêtre
Entre deux balbutiements
Nous livre le secret
Mais personne ne le comprend
Trois et trois nous font dix-huit
La terre ne tourne pas
Et Dieu est quelque part
Quelque part par là-bas...
Dans le manoir à l'envers...
Et dans ma chambre, il fait noir
Mon lit sur le côté
Le plafond est par terre
Je dors les pieds en l'air
Dans le manoir à l'envers...
The Impossible Castle
I was born upside down
In a strange house
A kind of old manor
Where nothing was at right angles
The ceiling is on the floor
The spiral staircases
Lead nowhere
These are accessories
And in my bedroom it is dark
These are accessories
And in my bedroom, it is dark
My bed in the corner
I sleep with my feet in the air
In the upside down manor
The are only seven of us left
My sister my mother my father
Two cousins and the ancestor
In the upside down manor
The upside down manor
We never speak
What’s the use of speaking to us
We gather
At dinner time
And it’s sad to see
The table on one side
The seven rickety chairs
The silence is all enveloping
We each read a few books
There are thousands here
But none of them gives us
Such a thought
I don’t know who built
One day or night
This cursed manor
This cacophony
But sometimes our ancestor
In the midst of his blabberings
Tells us the secret
But no one understands him
Three plus three makes us eighteen
The Earth does not turn
And God is somewhere
Somewhere over there...
The upside down manor...
And in my bedroom, it is dark
My bed in the corner
The ceiling is on the floor
I sleep with my feet in the air
In the upside down manor...
9. LE MONDE EST À PLEURER
Ladies and Gentleman,
after one year, after two years,
John the Wolf, haha, hahaha
Hey, hey, hey!
Hey, hey, hey!
Estea mamota hu'elepo* (x2)
Aujourd'hui rassemblés Dieu le père et Bouddha et Krishna et Allah
dans un même gynécée
Tous ont gros sur le coeur
C'est pourquoi le meeting
C'est pourquoi le meeting
En effet en ce jour deux mille ans après Christ
force leur ai d'avouer leur échec
Les humains sont méchants et la terre est cruelle
et la terre est cruelle
Je désire tout de suite prendre le crachoir
dit Bouddha le gros tas dans un sursaut sans gloire
Pour ma part ce ne sont ni les guerres
ni les famines qui me prennent la tête.
Non ce serait plutôt la conception ratée à la base de l'humain,
la sélection naturelle par exemple le martyre le pire qu'on puisse
endurer n'est-il pas avant tout la laideur chronique, la laideur chronique.
Je pense à cette fille que j'ai vue a Makao, tellement moche
et sans talent à chaque fois qu'elle aimait son amour se serrait dedans
elle comme un ulcère d'estomac qui lui tenaillait l'intérieur.
Son amour se serrait dedans elle comme un ulcère d'estomac
qui lui tenaillait l'intérieur, l'intérieur.
Allez hop! Un peu d'sincérité, le monde est à pleurer!
Ce n'est rien dit Allah toujours contradictoire.
Je connais des obèses incapables de voir un frigidaire
sans frémir d'angoisse, sans frémir d'angoisse.
Honteux et défaitistes, ils traînent la nuit dans les salles à manger
et le jour rasent les murs, ennemis des miroirs.
Votre vue est sommaire rétorque Dieu le père,
savez-vous l'existence de cette famille de banlieue
qui passe leur jeunesse à gagner
un salaire à peine suffisant pour payer cette maison horrible
Et cette pelouse affreuse et après 20 ans de labeurs fous
les enfants les quittent et plus jamais ne les aiment,
et plus jamais ne les aiment.
Allez hop! Un peu d'sincérité, le monde est à pleurer!
Mais je vois pire encore de scander manitou
toujours en retard et pété à mort, je vois le cortège
des artistes ratés qui cherchent le tube à longueur de journées
et se cassent la tête pour cette pauvre fille qui chantait des ballades.
Ha! cette pauvre fille pas trop belle qui chantait des ballades.
Hey, hey, hey!
Hey, hey, hey!
Le meeting va bon train, ça défoule tout va bien
les dieux pleurent tout leur soûl sur l'acné juvénile,
les oreilles décollées, le parc Lafontaine, la retraite à 60 ans,
l'amour décevant, les toilettes publiques et les rages de dents
les toilettes publiques et les rages de dents.
Enfin Dieu et Bouddha et Krishna et Allah épuisés de l'effort,
tombent cois pessimistes et regardent leurs orteils et
regardent leurs pieds, et regardent leurs pieds.
Mais Dieu le père toujours jovial se ressaisit;
« J'ai ici Mr. dans mon sac un petit cordial
dont vous me direz des nouvelles »
et le voilà qui distribue les verres. Bouddha s'illumine,
il en a lui aussi, le saké coule à flot Manitou a du pot
et Shivas du haschich, Allah se retire.
Et on vit dans le ciel, Dieu le père et Bouddha, Manitou et Krishna
bras dessus bras dessous ivres morts et joyeux chanter à tue-tête
au-dessus des nuages.
Allez hop! Un peu d'sincérité, le monde est à pleurer!
Un peu d'sincérité, un peu d'sincérité
Allez hop! Un peu d'sincérité, le monde est à pleurer! (x8)
The World Is Crying
Ladies and Gentleman,
after one year, after two years,
John the Wolf, haha, hahaha
Hey, hey, hey!
Hey, hey, hey!
Estea mamota hu'elepo* (x2)
Today God the Father and the Buddha and Krishna and Allah gathered
in the same gynaeceum
All are heavy-hearted
This is the reason for their meeting
This is the reason for the meeting
In fact on this day two thousand years after Christ
I have made them admit their failure
Humans are mean and the Earth is cruel
and the Earth is cruel
I want to get immediately to speaking
says the Buddha the fat mass in a burst of energy that lacks all glory
For me it’s neither the wars
nor the famines that give me a headache
No it’s actually the mistaken conception of humans
the natural selection for example the martyr the worst one can
endure, above all isn’t it constant ugliness, constant ugliness.
I think about the girl that I saw in Macau, so ugly
and lacking skill that each time she loved, her love would contract inside
her like a stomach ulcer tormenting her insides.
Her love contracted inside of her like a stomach ulcer
Tormenting her insides, insides.
Come on! A little sincerity, the world is crying!
“It’s nothing” says Allah always contradictory.
I know obese people unable to see a fridge
Without trembling from anxiety, without trembling from anxiety.
Ashamed and defeatist they lie around every night in the dining rooms
and every day they demolish the walls, the enemies of mirrors.
Your outlook is very basic retorts God the Father
do you know of that suburban family
who spend their youth making
a salary barely sufficient for paying for their horrible house
And their awful lawn and after 20 years of intense labor
their children leave them and no longer love them
and no longer love them.
Come on! A little sincerity, the world is crying!
But there are worse things to do than to shout at Manitou
always late and dead drunk, I see the line
of failed artists who search for a hit all day long
and who worry about that poor girl who sings ballads.
Ha! That poor, not too pretty girl who sings ballads.
Hey, hey, hey!
Hey, hey, hey!
The meeting is going along well, it is relaxing all is well
the gods get their fill by denouncing teenage acne,
ears that stick out, Lafontaine Park, retiring at age 60,
the disappointment of love, public toilettes and toothaches
public toilettes and toothaches.
Finally God and the Buddha and Krishna and Allah exhausted from the effort,
fall speechless pessimistic and look at their toes and
look at their feet, and look at their feet.
But God the Father always jovial pulls himself together;
“I have here a little cordial in by bag my good sirs
please tell me what you think”
and there he is handing out glasses. Buddha is enlightened,
he takes one too, the sake flows freely Manitou has a drink
and Shiva some hashish, Allah goes to bed.
And God the Father and the Buddha and Manitou and Krishna live in the sky
arm in arm dead drunk and joyfully singing at the top of their lungs
above the clouds.
Come on! A little sincerity, the world is crying!
A little sincerity, A little sincerity
Come on! A little sincerity, the world is crying! (x8)
10. LE DÔME
Les oiseaux chantonnaient
Dans la jungle maudite
Nous marchions déjà
Depuis trois jours et trois nuits
Dans le silence épais
Protégé des lianes
Nos pas nous suivaient et
Moi je la précédais
Encore une fois dit-elle
Quand le soleil tombait
Redis-moi comment en quel
Endroit nous irons, nous allons au dôme
Et là où nous
Allons ne se trouvent que des gens qui ont tout espéré
Le dôme est immense
Au cœur de la forêt et on dit qu´il éclaire
À des milles à
La ronde
Les oiseaux chantonnaient
Dans la jungle maudite
Nous marchions lentement
Vers le dôme aux cent noms
Elle suivait patiemment
Le chemin mal dessiné
Et le soir se couchait et
Elle recommençait
Dis-moi tous ces gens qui
Construisirent le dôme
Pourquoi n´arrivèrent-ils
Qu´à cette seule solution?
La question était
Bonne alors je réfléchis
Référant aux
Échos mille fois entendus
Il y a vingt ans je crois
Naquit le premier fou
Puis plus tard eut lieu
L'épidémie
Chaque ville posséda
Deux ou trois de ces fous
Mais personne au début
Ne savait qu´ils étaient fous
Ils n´étaient anormaux
Que de par la faculté qu´ils avaient
De ne jamais être
Intéressés plus longtemps qu´une minute à quoi que
Ce soit
Quelques-uns se tuèrent
Et les autres comprirent
Qu´ il fallait rechercher un endroit où aller
C´est ainsi qu´ils bâtirent
Un grand dôme aux cent noms
Et on dit qu´il éclaire
À des milles à la ronde
Et pendant que nous marchions
Vers la mort certaine
Je commençais à
Croire à la fable du dôme quand un jour au lever
Je fus saisi d´angoisse
Une sorte de vertige une fébrilité
J´entendis la musique et
Je vis la lumière
Une immense boule en verre
S´élevait devant nous à l´intérieur
Les ombres de mes inventions
Jeunes hommes et jeunes
Filles répétés en centaines
Deux mille répliques
Parfaites de moi et de elle
rassemblés doucement
Dans la sphère en cristal
Buvaient nonchalamment des
Verres fluorescents
La musique martelait à
Cent lieues à la ronde
Et l´éclairage créait
Les oiseaux albinos
Dont les plus surprenants
Étaient les cent toucans rouge et jaune
Au milieu de la nuit stroboscope
Nous allions vers le dôme
Et là où nous allions
Ne se trouvent que les gens
Qui ont tout espéré
Le dôme est immense
Au cœur de la forêt
Et on dit qu´il éclaire
À des milles à la ronde
Au-dedans rassemblés
Les désespérés du temps
Les perdus qui recherchent
Le paradis
On m´a dit qu´ils étaient
Assez jeunes
Et pourtant semble-t-il
Qu´ils ne font que parler lentement
À des milles à
La ronde...
The Dome
The birds were signing softly
In the wretched jungle.
We had been walking
For three days and three nights
In deep silence
Shielded by creepers
Our footsteps followed us and
I preceded her
Tell me again she said as the sun was setting how we are going
Where we are going, we are going to the dome
And there where we are
Going, there are people who had expected everything
The dome is immense
In the heart of the forest and they say it illuminates
The miles that surround it
The birds were singing softly
In the wretched jungle
We walked slowly
Towards the dome with a hundred names
She patiently followed
The badly marked path
And every night went to bed, then
She would start all over again
Tell me all these people
Who built the dome
Why did they arrive
At this singular solution?
The question was
Valid so I reflected on it
Referring to
Echos heard a thousand times
I believe the first crazy person was born twenty years ago
After which came
The epidemic
Each city had
Two or three of these crazies
But at first no one
Knew they were crazy
They were only abnormal
In their ability to never
Be interested by anything for more than a minute.
Some of them killed themselves
While the others understood
That they had to find somewhere to go
That is why they built
A large dome of a hundred names
And they say it illuminates
The miles that surround it
And while we walked
Towards certain death
I began to
Believe in the fable of the dome, when one day at sunrise
I was seized by anxiety
A kind of dizziness a kind of fever
I heard the music and
I saw the light
An immense glass ball
Rose up in front of us, on the inside
The shadows of my inventions
Young men and young
Girls times a hundred
Two thousand perfect
Replicas of me and her
Gathered softly
In the crystal sphere
Casually drinking
Fluorescent drinks
The music pounded from
A hundred surrounding places
And the lighting created
Albino birds
The most astonishing of which
Were the hundred toucans
Red and yellow in the stroboscopic night
We were heading towards the dome
And where we were going
There only existed people
Who had expected everything
The dome is immense
In the heart of the forest
And they say it illuminates
The miles that surround it
Inside of the dome were gathered
The hopeless of the world
The lost who were looking for
Paradise
I have heard they were
Somewhat young
But it seemed that
All they could do was speak slowly
For miles
Around...
11. VAMPIRE
Fly like a butterfly high in the sky, fly
Je ne suis qu'un vampire comme j'aimerais être
Pire comme j'aime la nuit me rouler dans l'infamie et entrer dans les endroits
Où tu sens le crime rance
Qu'est-ce que t'en penses
Mais parfois j'ai d'la chance quand la vie est trop tranquille
Quand l'amour bat son plein et que je dors imbécile
J'entends toujours une voix qui me murmure à l'oreille
Allez va lève-toi et je dis
Fly like a butterfly high in the sky
Like a butterfly high in the sky
Et j'y vais je m'avance je me sens pris par la tête
Comme un autre moi-même je me lève de ma tombe
Je me rends tout d'abord dans les endroits à la mode
Conférences de presse bars ouverts où c'est pas cher
Fly like a butterfly high in the sky
Like a butterfly high in the sky...
Tout ce que je fais complètement cinglé
Tu ne peux plus me comprendre
N'essaie pas de me dire qu'il faut aller me coucher
Laisse-moi...fatigué
Toi qui n'as jamais vu ce que c'est que d'être un rat
De gouttière ou un chat viens me voir et tu verras
Comme c'est beau quand le matin épuisé
D'un manoir inconnu tu vois le ciel se lever
Fly like a butterfly high in the sky
Like a butterfly high in the sky
Toi qui n'as jamais vu ce que c'est que d'être un rat
De goutière ou un chat viens me voir et verras
Comme c'est beau quand le matin épuisé
D'un manoir inconnu tu vois le ciel se lever
Je ne suis qu'un vampire comme j'aimerais être
Pire comme j'aime la nuit me rouler dans l'infamie
Je ne suis qu'un vampire comme j'aimerais être
Pire je ne suis qu'un vampire
Comme c'est beau comme c'est beau
Les rouges et les orangés
À travers les immeubles de la ville enfumée
Qui soupire qui expire qui inspire et qui désire
Tu t'endors sans remord tu n'es qu'un pauvre vampire
Car le vampire je suis
Loin de la Transylvanie
Loin de la Transylvanie
Car le vampire est maudit
Quand il pense à Stéphanie
Fly like a butterfly
High in the sky...
Vampire
Fly like a butterfly high in the sky, fly
I’m just a vampire as I would like it to be
Worse, seeing as I like being enveloped by vileness at night and going to places
Where you can smell rancid crime
What d’you think do you think about that
But sometimes I’m lucky when life is very calm
When love is in full swing that when I sleep idiotically
I constantly hear a voice that whispers in my ear
Come on get up, and I say
Fly like a butterfly high in the sky
Like a butterfly high in the sky
And I’m off and I progress and I feel annoyed
Like, another person, I get up from my tomb
First, I go to nice places
Press conferences, open bars where it’s inexpensive
Fly like a butterfly high in the sky
Like a butterfly high in the sky...
In everything I do, I’m completely crazy
You can no longer understand me
Don’t try to tell me that I have to go to bed
Leave me...tired
You who have never seen what it’s like being a rat
Of the gutters or a cat that comes to see me, and you will see
How beautiful it is, in the languid morning
In an unknown manor you see the sky rise up
I’m just a vampire as I would like it to be
Worse, seeing as I like being enveloped by vileness
I’m just a vampire as I would like it to be
Worse, I’m just a vampire
How beautiful it is, how beautiful it is
The reds and the oranges
Across the buildings of the smoke-filled city
That sighs that expires that inspires and that desires
You go to sleep remorseless, you’re just a poor vampire
Because I am a vampire
Far from Transylvania
Far from Transylvania
Because a vampire is wretched
When he thinks about Stephanie
Fly like a butterfly high in the sky
Like a butterfly high in the sky...
12. FASHION VICTIM
Je sais que je ne t'attendrai jamais
Je sais que tu le sais
Je sais que tu ne m'attendras jamais je sais
Que je le sais
I and I Rastafaraïe rudeboy aie Banzai
Je t'attendrai toujours sur le point de non-retour
Et mon âme divague et fait d'immenses vagues
La lune est une aspirine et je vois
La Croix du Sud et la croix Bayer
Il suffit de savoir se parler toujours les yeux
Dans les yeux trop souvent on déblatère sans
Que l'âme jamais ne se désaltère
Serais-je trop porté aux rêves serait-ce la raison
Pourquoi je tombai dans le psychotrope
Où les chevaux rouges galopent jusqu'au
Cyclope et glop et glop
Voilà comment finissent les petits chevaux rouges
Qui galopent en escalopes arrosés
D'un grand verre de misanthrope
Où sont mes clopes?
Je n'irai pas à l'hôpital où les fous se sentent mal
Je n'irai pas à la distribution
De Pentothal
J'ai assez entendu tes tergiversations que le diable t'emporte
J'ai assez supporté tes cinézambitions
Que les films de guerre te déportent jusqu'à
Aushwitz
Attention : la figuration, la famille Rimiski on met les étoiles !
Action
On lâche le Ziclon
Terrorisation
Horreur sans nom
Gigotation
On se danse dans ton essence
C'est bien comme ça : oui !
Accélération...
Danse du bacon
Décélération...on respire, on respire
On sent le poids de son corps
Ralentisation
Cadavration voilà c'est bon voilà c'est bon attendez voilà c'est bon
Coupez on rentre à la maison
Je passerai ma vie je passerai ma vie la tête à l'envers
Et volerons les avions et les skis qui tournent dans les airs
Je préfère regarder de travers
Les actifs les positifs les enragés radioactifs
Je ne me couperai plus les tifs
Bien fait pour les fashion victims...
Je t'attendrai toujours sur le point du non-retour
Fashion Victim
I know that I will never wait for you and
I know that you know this
I know that you will never wait for me and I know
That I know this
I and I Rastafaraïe rudeboy ow Banzai
I will always wait for you at the point of non-return
And my soul rambles on and creates tidal waves
The moon is an aspirin and I see
The southern cross and the Bayer cross
It’s enough to know how to speak with your eyes
In your eyes you complain too often
That your soul is never satisfied
Am I extremely transported in my dreams, is this reasonable
Why did I slip into psychotropic dream
Where red horses gallop up to
Cyclops clip-it-y clop
See what happens to the little red horses
Who gallop in watered down escalopes
Of a large glass of a misanthropist
Where are my smokes?
I won’t go to the hospital where crazy people feel sick
I won’t go to the distribution center
For Pentothal
I’ve heard enough of your equivocating that the devil brings you
I’ve had enough of your movie-ambitions
Let the war films deport you to
Auschwitz
Attention: walk-ons, the Riumiski family take note !
Action
Let go of the Ziclon
Frightening
Horror without equal
Shuddering
Move in your essence
Just like that: Yes
Accelerating...
The bacon dance
Slowing down...breathing, breathing
Feel the weight of your body
Coming to a standstill
Corpse-like, yes that’s great, yes that’s great, wait, yes great
Cut: let’s go home
I will spend my life upside down
And we will fly planes and skis that turn in the air
I like giving odd glance to
Active people, positive people, angry people, radioactive people
I won’t cut my hair any more
Well suited for fashion victims...
I will always wait for you at the point of non-return
13. PIGEON
Un vieux pigeon de trente ans déplumé
Fumait un jour son pétard en pensant à sa guitare
D'un coup d'aile il se décide à aller parler au roi
C'est un vieil écureuil blanc gras comme un cochon de lait
Le pigeon fait sa requête quelques frites à volonté
Un petit coin bien tranquille il veut finir en beauté
Ce n'est que ça répond le roi qu'on l'emmène au « Doux repos »
Le pigeon reconnaissant se tord en génuflexions
Mais il déchantera vite c'est un immense clapier
Là pullulent poux et mites les pigeons meurent empilés
Par dizaines et par milliers c'est un immense charnier
Pigeon fait sa révérence et retourne à la grand-place
Oyez moineaux et pigeons ratons laveurs et mulots
Écureuils de basse souche chats et chiens abandonnés
Quelqu'un de très haut placé est en train de vous baiser
Cessez de payer l'impôt afin de le débusquer
Mais arrive le policier qui lui met les chaînes aux pieds
C'est donc toi le grand patron de s'exclamer le pigeon
Non répond le policier mon titre est bien inférieur
Je suis l'adjoint du percepteur
Quel incroyable travail ce patron est une canaille
Enfin on l'emmène au juge trois ans de travaux forcés
C'est donc toi le grand patron? Non de répondre
Le juge: moi je suis le rédempteur
O.K.
La peste soit des percepteurs de s'exclamer le vieux pigeon
Ils sont légion les emmerdeurs et les adjoints à l'emmerdeur
Qui accablent le pigeon et lui mangent le troufion
Sans se poser de questions mais où va tout le pognon?
Pigeon
An old pigeon: thirty years old, without feathers
Was smoking a joint one day and thinking about his guitar
In the flap of a wing he decides to go speak to the King
He’s an old grey squirrel, fat like a suckling pig
The pigeon makes a request to have fries whenever he wants
To top it off he wants a little spot that’s very calm
That’s all that people want to take with them for a “sweet repose” responds the King
The thankful pigeon bends in genuflections
But he will become quickly disillusioned: it’s a gigantic rabbit hutch
Lice and moths are there in abundance and the pigeons die in piles
By the tens and by the thousands: it’s a mass grave.
The pigeon bows gracefully and returns to the main square
Listen sparrows and pigeons, raccoons and field mice
Farm-raised squirrels, abandoned cats and dogs
Someone in a very high place is screwing you over this moment
Stop paying taxes in order to flush him out
But the police officer arrives who puts his feet in chains
Then you’re the big boss, exclaims the pigeon
No, responds the police officer my position is much lower
I am second in command to the tax collector
What an unbelievable job, the boss is a crook
So they take him to the judge: three years of forced labor
The judge: I am the Redeemer
OK
Cursed be the tax collectors exclaims the old pigeon
The nuisances and the assistants to nuisances are a legion
Who overwhelm the pigeon and eat his soldier
Without questioning themselves: where does all the money go?
14. La DROP SOCIALE
Il est une heure à Montréal et je suis sur la drop sociale
Heureusement qu'il y a les amis artistes
Quelquefois qui ont leur subvention
Pendant un mois ils paient et c'est la fête
Après on va à leur exposition
Sinon début septembre les étudiants
Recoivent leurs prêts et bourses et il est bon
De les avoir pour compagnons
On les sort de la maison
J'en profite, oui un peu, profiteur , non merci , ni menteur
Mais j'aime pas les suckers
Les nuits sont dures à Montréal quand on est sur la drop sociale
Surveiller sa ligne ajouter du gras et de l'alcool pour le foie,
et de l'alcool pour le froid
J'en profite, oui un peu...
Social Descent
It’s one a.m. in Montreal and I’m in social descent
Luckily I have some artistic friends
Who sometimes get grants
For a whole month it’s a party, and they pay
After you go to their exhibition
If not this, at the beginning of September students
Receive their loans and scholarships and it’s nice
To have them as friends
You go out with them
Yes, take advantage of this a little: parasite, no thanks, nor lier
But I don’t like suckers
Nights are hard in Montreal when you’re in social descent
Watching your figure while adding on weight and some alcohol for your liver,
and some alcohol for the cold
Yes, I take advantage of this a little...
(Ndlr : Les paroles qui étaient déjà en anglais sont en italique dans la traduction)